Détoxifier son corps : comment et pourquoi ?

Se détoxifier : pourquoi, comment ?


Parce que nos modes de vie impliquent bien souvent des ingestions plus ou moins conscientes de poisons pour notre organisme (toxines), il est de bon aloi de prévoir de temps à autre des phases de détoxination.

Pour cela, il convient tout d’abord de consacrer du temps à sa propre santé, d’anticiper des jours ou des semaines qui y seront dédiés.

Nous allons voir plusieurs options parmi les plus efficaces et voir de quelle manière en profiter et dans quelles circonstances.

Détoxination : les grands principes

Les régimes détox ne sont pas à considérer comme anodins. Certains seront peu contraignants (et donc le plus souvent, peu efficaces) mais d’autres mettront sérieusement notre corps et notre esprit en effort. Il est important d’être conscient de ce que l’on fait afin d’en retirer un maximum de bénéfices et un minimum de désagréments.

Qu'est-ce qu'une toxine ?

« C’est la dose qui fait le poison » aurait dit Paracelse. Cet adage plein de bon sens est ce qui définit une toxine.

En effet, tout élément est, vis-à-vis de notre santé, négatif, neutre ou positif selon sa concentration dans notre organisme. Pour tous les éléments impliqués dans l’homéostasie de ce dernier (comme l’oxygène ou le fer), les doses nocives forment une courbe non linéaire (trop ou trop peu d’oxygène est létal) tandis que tous les autres éléments seront, soit neutres, soit nocifs (et parmi ceux-là, nombre d’éléments artificiels issus de la chimie de synthèse).

Cette dose « empoisonnante » est variable selon les éléments considérés, les personnes et les états d’une même personne au cours de sa vie.

Cependant, puisqu’il existe des milliers d’éléments différents (en plus des atomes, il faut ajouter les molécules, leurs isomères et conformères et toutes leurs associations synergiques), il sera plus simple d’observer attentivement notre corps pour voir s’il montre des signes d’intoxication et ensuite déterminer la ou les sources probables de cette intoxication pour y remédier.

On pourra également parler de toxines d’ordre mental lorsque nous avons tendance à penser de manière malsaine :

  • tendance à broyer du noir ;
  • pensées obsessionnelles, anxieuses, angoissantes, hystériques ;
  • incapacité à arrêter le flot de ses pensées ;
  • vivre dans le passé ou dans le futur en négligeant le moment présent ;
  • ne vivre que dans le présent pour éviter de se confronter à son passé ou d’envisager l’avenir ;
  • fuir ses problèmes ;
  • tendance à mentir ;
  • etc.

Rappelons au passage que notre être est unifié : un mental dégradé est souvent aussi le signe d’une alimentation dégradée, et inversement.

Diagnostiquer

Bien qu’en occident, tout le monde ou presque aurait besoin de se détoxifier, il demeure préférable de poser un diagnostic sur l’ampleur de notre « charge toxique ».

Voici les signes les plus courants d’une saturation en toxines :

  • fatigue chronique ;
  • dépression ;
  • anxiété ;
  • allergies ;
  • obésité et rétention d’eau ;
  • teint blafard, voire jaunâtre ;
  • problèmes digestifs (mal au cœur, indigestions, fatigue digestive, ballonnements, diarrhées) ;
  • langue blanche ou piquetée de points rouges ;
  • rythme cardiaque irrégulier ;
  • tension artérielle élevée ;
  • douleurs articulaires ;
  • sensations de brûlures dans la bouche au moment des repas ;
  • problèmes capillaires (perte de cheveux, cheveux ternes, cassants) ;
  • peau excessivement grasse ;
  • sudation très abondante.

Attention, ces symptômes peuvent parfois être les signes d’autres dérèglements.
Pour en avoir le cœur net, n’hésitons pas à consulter un médecin holistique voire un médecin généraliste.

Détoxiner

Une fois le diagnostic posé il sera souvent nécessaire de se détoxiner. Les toxines ne se répartissent pas n’importe comment dans le corps et leur présence déclenche de surcroît des réactions immunitaires pouvant donner lieu à des symptômes gênants (certains décrits au sous-chapitre précédent).

1. Les émonctoires

Les émonctoires (le foie, les intestins, la peau, les poumons, le pancréas et les reins) sont souvent cités en ce qui concerne la détoxification de l’organisme. En effet, c’est par eux que se produit l’élimination des déchets.

Cependant, cela ne signifie pas que les toxines s’y trouvent exclusivement, bien au contraire. Ces dernières sont également présentes dans les cellules adipeuses (notre graisse), les muscles, le cerveau, les ganglions lymphatiques, les sinus, les poumons, etc.

Ainsi, il n’est pas utile de focaliser son attention sur des organes en particulier mais encore une fois de prendre en compte la totalité du corps. Prendre des dispositions et si possible des habitudes qui vont faciliter l’excrétion des éléments pathogènes ou intoxicants.

2. Les solutions détox

Selon le type et le degré d’intoxication, les solutions seront variées. Il en existe trois types :

  1. les cures (diètes ou jeûnes accompagnés de soins).
  2. les équilibrants alimentaires (à base de produits naturels bruts ou de compléments alimentaires).
  3. tout ce qui occasionne un équilibrage durable de notre mode de vie et notamment de notre alimentation.

Exemples de détox


Nous avons pu expérimenter chez Epicurium un certain nombre de solutions détoxifiantes et recueillir des témoignages de personnes soutenant diverses pistes de mieux-être. En voici un florilège.

1. Les diètes

Les diètes consistent en une modification temporaire de son alimentation à des fins médicales.

Selon votre constitution, votre nature et votre état physique général, les diètes vous conviendront plus ou moins.

Par ailleurs, l’alimentation n’est pas qu’un processus physique, il est aussi psychologique (et notamment émotionnel). Il arrive ainsi que des personnes s’essayant aux diètes (particulièrement dans le cas des jeûnes) développent des réflexes de boulimie par la suite, provoquant une reprise de poids excessive (favorisée par le réflexe de survie de notre corps qui consiste à faire des réserves en cas de disette) et un effet yo-yo.

Les monodiètes

La monodiète consiste à ne se nourrir que d’un seul aliment pendant un ou plusieurs jours : pomme, poire, raisin, cerise, riz, quinoa, céleri, pêche, melon, carotte ou encore asperge.

Elle peut être accompagnée de tisanes et de décoctions détoxifiantes.

Nous avons recueilli plusieurs témoignages à ce sujet (dont celui de personnes effectuant des monodiètes de 10 jours) et les résultats sont mitigés.

Certaines personnes ont observé un mieux-être véritable (regain d’énergie, peau assainie, pouls plus régulier, etc) mais d’autres n’ont pas constaté de changement particulier de leur état de santé.

La raison à cela est en partie l’effet de mode derrière les monodiètes qui amène certaines personnes à y recourir alors que cela n’est pas adapté à leur constitution ou à leur état de santé.

Par ailleurs, il semble que les monodiètes ne soient pas particulièrement sensées en termes biologiques, malgré les qualités antioxydantes de certains aliments (comme les pommes). On peut les voir surtout comme des demi repos digestifs pour les personnes qui ne se sentent pas capables de jeûner.

Les diètes pauvres en toxines

Beaucoup plus intéressantes que les monodiètes, car équilibrées et pouvant être suivies sur plusieurs mois, les diètes pauvres en toxines permettent de rééquilibrer nos apports nutritionnels.

Elles seront par exemple indiquées lors d’un changement de saison, en complément d’une médication particulière ou après une période de stress.

Elles peuvent aussi être nécessaires pour des personnes dont l’état de santé est particulièrement dégradé. Il s’agit alors de véritables cures (souvent associées à d’autres soins) et ne sont pas à considérer comme une diète de confort mais bien comme une préconisation de type médical.


Ces diètes ont généralement ces caractéristiques :

  • quantité de nourriture modérée (généralement permise par un apaisement de nos besoins affectifs et émotionnels) ;
  • aucune nourriture transformée, pas de produits sucrés, pas d’alcool, pas de tabac, aucune drogue ;
  • plus de fruits et légumes qu’à l’accoutumée, et notamment des légumes verts ;
  • peu de nourriture d’origine animale (éviter le végétarisme dans certains cas, notamment pour les personnes asthéniques) ;
  • une limitation des aliments crus ;
  • une cuisson à l’eau (dégustation tiède, non brûlante) ;
  • peu d’assaisonnement (peu de sel, peu d’épices, pas de moutarde ni de piment) ;
  • temps de repas assez long, dédié à l’alimentation (sans distraction), mastication complète ;
  • absorption raisonnable d’eau et de tisanes ;
  • tous les aliments doivent être issus d’une agriculture naturelle (au moins biologique) et les eaux doivent être aussi pures que possible ;
  • privilégier les céréales complètes issues de variétés anciennes ;
  • commencer les repas par les fruits, les finir par le plat de résistance.

Après quelques semaines (voire quelques mois) à suivre ce type de diète, il est possible de réincorporer peu à peu dans notre régime des aliments que nous avons écartés : viande, fromage, chocolat, pain, miel, gâteaux, etc.

Il est important cependant de trouver son équilibre et de ne pas reproduire les excès alimentaires précédents, au risque de devoir recommencer une diète et de fatiguer notre organisme. Les risques d’osciller entre équilibre et déséquilibre sont mal connus mais nous invitons sincèrement tout un chacun à préférer une alimentation équilibrée plutôt que de se nourrir de manière désordonnée et d’effectuer régulièrement des diètes pour compenser les excès.

Par ailleurs, ne perdons pas de vue que la saisonnalité de la nature nous enjoint à adopter des alimentations différentes selon les moments de l’année. Les personnes à l’écoute de leur corps le savent bien et auront remarqué une envie de gras avant l’hiver ou un goût pour le cru au printemps.

Les jeûnes

Souvent boudés, les jeunes sont pourtant l’une des solutions les plus efficaces pour permettre à notre corps de « remettre les choses en place » et notamment éliminer des toxines surabondantes.

Ils peuvent même être à suivre d’urgence pour des personnes dont les signes cliniques témoignent d’une saturation toxique de longue durée : obésité, syndrome pré-diabétique (déconseillé en revanche pour les diabètes de type 1), hépatites, tendance cancéreuse avérée.

Attention cependant, dans de telles situations, il est nécessaire d’être suivi médicalement par un médecin généraliste et par des professionnels de santé formés à la pratique du jeûne (il en existe davantage en Allemagne ou en Suisse qu’en France).

Les jeûnes peuvent être intermittents (le plus courant étant de manger dans une fenêtre de 8h sur 24h) ou longs (au moins 24h et ce jusqu’à 2 mois dans les cas les plus extrêmes).

Certains jeûnes sont dits hydriques (absorption d’eau possible), d’autres incluent des tisanes ou des jus de fruits.

Certaines personnes pratiquent également le jeûne sec, sans eau (ne pas dépasser 36h dans des conditions particulières). Ce type de jeûne est plutôt indiqué pour les personnes habituées aux jeûnes classiques et pour certains objectifs de santé.

Nous privilégions pour notre part les jeûnes hydriques en tant que pratique courante (soit en intermittence, soit un jour par semaine, soit deux semaines par an) et les jeûnes secs en cas de besoins précis et pour les personnes conscientes de ce qu’elles font.

Attention cependant, chacun étant différent, il est possible que le jeûne soit contre-indiqué à certains d’entre nous. Bien se renseigner au préalable et faire le point sur sa propre capacité à jeûner et sur ses motivations réelles.

Nous déconseillons le jeûne dans une optique de perte de poids.

2. Les cures

Incluant le plus souvent l’une des diètes que nous venons de citer, les cures vont cependant plus loin dans leur approche détoxifiante en y associant des soins et des pratiques adaptées.

Parmi celles-ci, pourront être pratiquées :

  • le sport ;
  • les activités thermales (balnéothérapie, saunas, hammams, massages hydriques, etc) ;
  • le yoga ;
  • la méditation ;
  • l’ingestion de purgatifs ;
  • les lavements ;
  • l’acupuncture et l’acupression ;
  • les massages (notamment aux huiles) ;
  • la relaxation ;
  • les soins à l’argile ;
  • la pause technologique (diminue l’exposition aux ondes électromagnétiques et la sollicitation psychologique) ;

L’idéal pour profiter de ce type de cures est de les suivre dans un cadre dédié (comme un centre ayurvédique par exemple). Cela permet non seulement un suivi permanent de notre état de santé mais également une expérience des différents soins pour en déterminer ceux qui nous procurent le plus de bienfaits.

3. Les équilibrants alimentaires

Nous appelons équilibrants alimentaires tout ce qui a tendance à assainir notre régime alimentaire sans pour autant le modifier drastiquement. Cela pourra se présenter sous forme de compléments alimentaires type gélules ou bien sous forme de produits naturels bruts (non transformés).

Étant donné qu’il s’agit plus d’un artifice que d’un véritable soin, et que leur usage ne remet pas spécialement en question le mode de vie ayant conduit à notre intoxication, nous ne les préconisons pas particulièrement.

Rappelons tout de même certains produits connus pour leurs propriétés détoxifiantes :

  • l’artichaut ;
  • le radis noir ;
  • le citron ;
  • le thé vert ;
  • le chardon-marie ;
  • le pissenlit ;
  • le curcuma ;
  • la réglisse.

Ces plantes auront généralement pour effet d’aider le foie à se nettoyer. Cependant, nous le rappelons, cela n’est pas suffisant pour une bonne détoxification.

Rectifier son mode de vie

Éliminer les toxines que nous avons accumulées est une bonne chose mais la solution la plus efficace et la plus durable est de parvenir à identifier le mode de vie et d’alimentation qui conviendra le mieux à notre nature, et qui sera donc le plus propice à nous rendre heureux.

Soyons trop rigides et notre alimentation sera source de déprime. Soyons trop laxistes et notre alimentation sera source de maladies.

Rectifier signifie « rendre droit ».

Prenons donc le temps de définir les aliments qui vont nous correspondre en fonction de qui nous sommes et de ce que nous vivons (saisonnalité, périodes de stress, grossesse, performances sportives, etc).

Lorsque nous parvenons à discipliner notre mode de vie, il devient de moins en moins utile d’avoir recours aux jeûnes ou aux cures afin de garder la santé.


Voici un bon exemple de mode de vie sain :

  • vie dans un lieu propre, calme et peu pollué ;
  • peu d’exposition aux ondes électromagnétiques ;
  • environnement silencieux et lumineux ;
  • alimentation équilibrée en lien avec notre mode de vie (activité physique, intellectuelle, climat, température, constitution, âge) ;
  • sobriété technologique ;
  • pleine conscience ;
  • activités (notamment professionnelles) en phase avec nos aspirations profondes ;
  • relations sociales et familiales épanouissantes et saines ;
  • limitation au maximum des dépendances et addictions (drogues, relations sociales, sexe, violence, internet, séries, etc) ;
  • activité physique (marche quotidienne et activité physique intense une à trois fois par semaine) ;
  • exposition raisonnable au soleil.

Atteindre un tel équilibre de vie est évidemment un vœu pieux, puisque la santé parfaite n’existe pas, mais y tendre peut donner lieu à un véritable renouveau intérieur et extérieur.

Par ailleurs, n’oublions pas que la santé optimale s’obtient en harmonie avec nos aspirations profondes (nous pouvons également parler de modalités d’incarnation).

Viser la santé parfaite au détriment de ces aspirations est également source de maladies et cet écueil doit être évité. Nombre de personnes sur internet et de praticiens oublient ce point essentiel et nous tenions à le rappeler. C’est notamment l’une des pistes qui expliqueraient que des personnes particulièrement soucieuses de leur santé développent malgré tout des maladies dégénératives comme le cancer.

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